6 juin 2010

The Black Keys are good blues & for fun

Tighen up
by the Black Keys (2010)

Les Black Keys sont deux et jouent du blues rock électrique.
Et ils ont pas mal d'humour, comme le montre cette vidéo...


Le hip-hop fin d'Hocus Pocus

Smile & Mr Tout Le Monde
by Hocus Pocus (2007)

Voici un groupe que je viens de découvrir. Pas vraiment un jeune groupe, puisqu'ils jouent depuis le milieu des années 90, avec un troisième album prévu pour très prochainement. Je n'ai pas encore écouté leurs albums, je ne peux donc pas donner beaucoup de détails. Mais les quelques titres entendus donnent envie d'en savoir plus.

De même que les échos dénichés ici ou . Hocus Pocus vient de Nantes et propose un hip-hop avec à la musique très travaillée. Les instrumentaux sont souvent jazz, joués avec instruments en concert, tout en gardant une profonde culture hip-hop. Le MC 20Syl est ainsi quadruple champion du monde DMC (Disco Mix Club) avec le collectif de DJ C2C... Une vaste culture musicale sur laquelle vient se poser des textes joliment combinés.

Un délice qu'il me faudra donc approfondir, d'autant que les clips laissent entrevoir une envie de travailler tous les niveaux esthétiques...

Délire vulgaire et réjouissant, où surgissent de jolies idées

Get him to the Greek
by Nicholas Stoller, with Russell Brand & Jonah Hill (2010)

Cette comédie arrivera-t-elle en France ? Et sera-t-elle joliment intitulée "Emmène-le au Grec" ? Le film fait partie de ses nouvelles comédies américaines, façon Apatow ou "The Hangover". Agressives, bêtes, régressives, vulgaires ; réjouissantes, aux dialogues plutôt joliment écrites ; et terriblement mal distribuées en France. Seul les gros matodontes comme "40 ans toujours puceau" obtiennent des distributions décentes. "Superbad" ou "Pinapple Express" ont eu droit à de longs articles dans les Cahiers du Cinéma, et très peu d'espace sur les écrans français. En France, qui se souvient ainsi de "Sans Sarah, rien ne va !", dont le présent film est un spin-off ? Le boxofficemojo annonce que Sarah est restée moins d'un mois à l'affiche en France, tout en réalisant pourtant plus de 100 millions de dollars de recettes mondiales...

Par conséquent, je profite de ma présence outre-atlantique pour goûter à ces comédies rares en France. Perspective plutôt sympathique dans le cas présent, vu le pitch simple. Un sous-fifre de maison de disque doit emmener une rock star finissante de Londres jusqu'à Los Angeles en moins de 72 heures - pour jouer dans la salle dénommée The Greek. Sex 'n' drug 'n' rock'n'roll au programme.

Et le film affiche sans complexe son programme ciblé mais euphorique. Les scènes défilent à toute vitesse pendant les deux premiers tiers du film. C'est souvent vulgaire, riches en formules bien trouvées et en vannes, parfois raté ; mais de toute façon, tout s'enchaîne sans honte, assumé, sans se retourner. C'est riche en petites piques sur le monde de la musique, citations truquées du NME, clips vulgaires façon Lady Gaga : pas les parodies les plus subtiles, mais tirant souvent le sourire au fan de pop et rock. Tel le vélo, le film roule, roule, roule encore, sous peine de tomber quand le rythme retombe.

En effet, comme beaucoup de comédie Apatow, la fin du film semble un peu molle, lorgnant vers des petites questions existentielles de rock star, vers la petite vie personnelle du mec moyen, sa capacité à lancer une vie de couple sérieuse. La rupture est un peu abrupte, peu maîtrisée, pas totalement réussi, à peine sauvée par quelques délires finaux rock.

Car le gros point fort du film, c'est la folie duo central, avec deux acteurs délicieusement délirants. Russell Brand joue à merveille la rock star au mode de vie déglinguée ; il n'a pas été viré de la BBC pour rien, cet humour outrancier et vulgaire lui convient à merveille, et ses propres excès de drogue nourrissent sans peine le personnage. Ses morceaux rock raviront les amateurs, entre Bowie et Oasis, Pete Doherty à cheveux longs, toutes ses stars britanniques excessives que Brand connaît sur le bout des doigts.

Mais Jonah Hill est lui aussi fascinant. Jonah hante les comédie américaines depuis quelques années, jolie soutien dans Funny People ou The Invention of Lying où son physique obèse et sa tchatche le faisait facilement sortir du lot. Ici, il n'atteint pas les mêmes sommets que dans Superbad, mais son amplitude comique s'offre réjouissante. Son sens du dialogue fait souvent mouche, sa folie de mimiques est impressionnante ; et pas forcément dans les scènes les plus excessives de boîtes de nuit ou les shoot d'adrénaline : dans l'une des premières scènes, il tente d'expliquer la puissance musicale des Mars Volta à sa copine, médecin pas hype du tout, et ses mouvements du visage sont magnifiques.

Car les bonnes surprises de "Get him to the Greek" surgissent de ces petits angles morts. Bien sûr, les rires les plus francs et forts surgissent pour les gags les plus fous, mais les petites trouvailles apportent un charme malin au film. Russell Brand tente de se faire passer pour une femme âgée au téléphone - et son interlocuteur s'étonne que la femme ait une voix ressemblant à celles des vieilles dans les Monthy Python. Jonah sent son coeur accélérer trop fort après une prise de drogue, et on lui conseille de caresser un mur tapissé de fourrure pour se calmer. Et cette séquence pleine de potentielle surgissant à la fin, quand la copine du sous-fifre décide d'accepter une partie de sexe à trois, avec son copain et la rock star. Peut-être le passage le plus fou du film, bien plus que de voir une rock star aller acheter de l'héroïne : le petit couple de banlieue décidant de rejoindre les explorations excessives du show business le plus décadent.

Bon, cette scène ne tient pas vraiment ses promesses, n'arrivant pas à développer cette véritable rencontre des deux mondes. Mais ce demi-succès résume bien le film : pas totalement réussi, mais offrant de belles pistes en plus de ces moments de pure euphorie. Le DVD en version longue devrait d'ailleurs valoir le détour : nombres de gags suggérés dans la bande annonce ne font pas partie du montage final...