by Sonic Youth (1992)
Depuis plusieurs mois, je papillonne musicalement, goûte un peu à différents styles. Toujours pops, d'une certaine manière, toujours de la musique de jeunes, des musiques pas véritablement faites par des musiciens ; électronique, hip-hop, un peu de folk, un peu de rock. Sauter ici ou là pour le plaisir de la surprise, je m'enivre de changement et de sinuosité et relâche un peu ma modeste discipline : je suis un peu moins les buzz du moments et préfère goûter à des périodes méconnues, le début des années 90. L'excitation ne vibre plus tellement pour toutes ces next big things qui s'évaporent rapidement. Je ne bondis plus aussi vite sur les têtes d'affiche folk des blogs ni sur les jeunes rockers des couvertures NME. Je prends mon temps. Je varie et je flâne.
Mais certaines chansons m'empêchent toujours de prononcer cette phrase qui me tente dans mes moments le plus snobs : "oh, finalement, je n'aime plus tellement le rock, il ne m'excite plus trop". Impossible de formuler un tel jugement après avoir presser si souvent la touche Repeat à l'écoute de Sugar Kane des Sonic Youth. Un appel de guitare, une batterie qui se lance, rideau électrique vaporeux qui accueille doucement les déclamations de Thurston Moore, tout s'assemble toniquement et sans effort, me prenant par la main.
Et le refrain éclate, "And I know" sous des boucles de guitares aiguës et ascendantes, accélérant encore et encore pour faire bondir la foule et balancer les têtes aux cheveux longs, sales, gras et ravis. Sauter et sauter sans fin, l'évidence de la simplicité et du dynamisme.
Deux minutes de solos s'invitent pour faire mine d'offrir un morceau plus expérimentale, pour autoriser une jolie respiration en rupture de rythme au bout de quatre minutes de chanson. Juste pour le plaisir de réaccélérer et repartir de plus belle, scier le même bois électrique à grand coups de riffs et de batterie. Une formule idéale, un plaisir sans hésitation, de l'énergie et de l'intensité : Repeat.
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