10 mars 2009

Demi-déception pour la représentation de la guerre au Liban

De Niro's game 
by Rawi Hage (2009)

La semaine passée, je parcourais une interview de Doris Lessing, où elle se plaignait des mauvaises habitudes critiques. Trop comparatives, pas assez focalisées sur les intentions propres de l'auteur. Difficile pourtant ici de se contenter des seules intentions de Rawi Hage. Il tisse l'évolution d'un jeune de Beyrouth, noyé dans la guerre des années 80, la perte de proches, la fascination pour les gangsters, les tentations de la milice. On suit doucement ses repères égarés, mais le récit peine à séduire vraiment, style classique, raccourcis scénaristiques schématiques, particulièrement dans un dernier quart poussif : était-il vraiment nécessaire de loucher vers une vague intrigue d'espionnage international, qui dilue l'effet de l'immersion dans Beyrouth en guerre ?

Certes, le contexte reste très intéressant, mais il est bien difficile de comprendre l'avalanche de prix : hormis cette efficace plongée libanaise, qu'apporte ce livre littérairement, sur la durée, pourra-t-on le lire avec le même intérêt dans plusieurs années  ? Doris Lessing nous offre à nouveau un autre angle d'analyse, évoqué au début du Golden Notebook : on lit ce livre pour sentir l'époque récente, comme un beau reportage bien écrit, tout du moins dans sa première moitié, efficace et juste. 

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