The Message
by Grand Master Flash & the Furious Five (1982)
Dans Tritska, son livre sur le rap de la Nouvelle Orléans, Nik Cohn consacre un chapitre à l'histoire du hip hop. Superbe digression riches en détails, passionnante, et qui donne envie de se plonger dans les vieux titres ; environ 30 ans d'histoire, voilà une richesse à portée de monde.
On y apprend ainsi que le rap n'a pas toujours été une musique engagée, loin du côté média des banlieues auquel il est rapidement associé dans certaines présentations caricaturales. Fin des années 70, un DJ trifouille des vinyles disco et un Master of Ceremony met l'ambiance au micro, recette efficace pour une musique de danse d'un nouveau genre, aux textes légers et fun ; démarche culturelle originale et newyorkaise, mais rien de plus qu'une mode, entend-on.
Mais les choses changent avec The Message des pionniers de Grand Master Flash. Quelques notes de synthétiseurs à peine, mais Melle Mel et Duke Bootee s'appuient sur ce support pour planter une description terrible. Débris de verre éparpillés, les gens pissent sur les escaliers, les junkies dans la rue déambulent armés de battes de base-ball, le bruit, l'odeur du quartier délabré, et aucun moyen de s'échapper sans argent ni voiture, tout juste saisie. Alors ne me pousse pas à bout, je tente de ne pas perdre les pédales.
Don't push me
Cause I'm close to the edge
I'm trying
Not to lose my head
It's like a jungle sometimes
Le Bronx, des quartiers entiers à la pauvreté terrible, dépeint au long de cinq immenses couplets. Le rap a grandi et devient messager.
L'écho résonne loin, The Message atteint la 4ème place des tops R'n'B, le mouvement prend de la vitesse.
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