22 avril 2009

Crocodiles, l'explosion d'une chanson encore un peu punk

Crocodiles 
by Echo & the Bunnymen (1980)

La Nouvelle Vague comme un renouveau après le l'onde de choc ; le punk a explosé en 1976 au Royaume Uni, balayant les vieux groupes rocks et s'autodétruisant en un ou deux ans ; que reste-t-il alors ? Une série naissante de jeunes groupes, nourris aux idéaux du Do-it-yourself punk, avides d'indépendance et de nouvelles idées, de nouveaux moyens d'expression. The New Wave ; qui conduira à toute une série de gros groupes dans les années 80, à l'utilisation des synthétiseurs les plus minables, aux excès démodés et amusants.

Mais entre ces deux gros mouvements britanniques, punk puis new wave, la transition fut passionnante, riche en jeunes groupes tâtonnants, aux sons inédits, étranges et maladroits. Les premières vaguelettes hésitantes de cette New Wave, encore amateur et bricolée, vers 1978-79-80.

Ainsi, Echo & the Bunnymen offre en 1980 un premier album sombre et troublant. Ils vont peu à peu devenir énormes en Angleterre, au bout de deux-trois albums, tels Depeche Mode ou The Cure ; mais ils se sépareront dès 1987, loin de la résistance des gros vétérans des stades des 80s. Avant le grossissement de la grenouille et des orchestrations, ce premier album Crocodiles offre de très beaux moments subtiles. Production mince, la basse roule douce et sans fioritures, quelques notes discrètes de synthétiseurs comme trop timides, et des sursauts de guitare qui rappellent les éclairs punk. Les chansons ne dépassent pas 3 minutes, rêves interrompus d'un hoquet, n'ayant plus rien à raconter après leurs écumes d'images précipités. Le lyrisme de Ian McCulloch se niche dans cet écrin nouveau, tissé de divagations noires qui inquiéteront les critiques rock d'alors.

Et au centre de l'album, une explosion intense fascine : Crocodiles, la chanson. 2:40, une course folle de guitares à la basse oppressante, une vision d'hypnose sur lequel se pose le flot verbal de Ian McCulloch. Les formules jaillissent et marquent l'esprit - I read it in a magazine - Listen to the ups & down, Listen to the sound they make - I can see you've got the blues, In your alligator shoes - Met someone just the other, Said wait until tomorrow.

Les longues répétitions de ces I'm gonna do it tomorrow hante longuement, donnant envie de replonger dans ce déchaînement, même édulcoré par une version live dans une immense salle.



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