by The Chemical Brothers, from Surrender (1999)
Les Chemical Brothers sont un immense groupe de singles, un groupe à la puissance live impressionnante, piochant sans mal dans leur vaste bibliothèque de tubes. Un groupe capable de faire bondir sans mal une foule entière de fans de rocks parqués sur la pelouse d'un festival, en une épiphanie électronique surprenante et fascinante lors d'un ancien festival Rock en Seine. Un très grand groupe pop, en bref, capable de divertir efficacement mais avec une certaine classe.
Voilà à peu près ce qu'on pouvait lire jusque cet été dans mon encyclopédie pop personnelle, mes petits post-it intimes pour me repérer dans le monde de la pop musique moderne. Mais je n'avais pas bien saisi à quel point les Chemical Brothers étaient un groupe pop, un très grand groupe de passionnés de pop ; mais cet été l'album Surrender a tourné bien souvent du début jusqu'à la fin, le défilement de l'album offrant chaque fois toute sa richesse, tous ses détails.
Bien entendu, quelques singles sautent au visage et accrochent l'attention, tels Hey Boys Hey Girls ou Let Forever Be. Mais chaque morceau offre sa petite collection de clins d'oeils pop, de référence, des preuves simples des disques écoutés avec amour par les frères chimiques. Des détails à débusquer pour ravir l'amateur, petites percussions, son psychédélique, révérence envers les Beatles, synthétiseur électronique basique, chant cristallin d'une ballade surprenante, trois mots d'une voix robotique. Le disque ne se contente pas des quelques rythmiques big beat à la mode, les sucreries s'enchaînent variées et les lèvres s'y trempent sans cesse en tournant le bouton du volume vers le haut, pour suivre les sentiers sur lesquels il nous emmène délicatement mais avec
Et tout au milieu du disque surgit tout en douceur un morceau. Je n'avais jamais compris pourquoi un groupe avait pris le nom de Sunshine Underground, il y a quelques années. The Sunshine Underground, 8 minutes d'une mélodie toute douce aux couleurs vives mais légèrement effacées, un vieux film au technicolor saturé et usé qui tourne un peu plus vite, peu à peu, pour laisser éclater sa joie dansante à mi parcours. Des souvenirs de trips drogués des années 60 mais sans nostalgie lourde, transplanté sans brusquerie dans les clubs des années 90 mais aussi dans un superbe album, un album cohérent, un apnée ravie d'une heure environ.
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