10 février 2009

Pas le grand roman sur le 11 septembre

The good life
by Jay McInnerney (2006)

Présenté comme l'un des romans les plus justes en rapport avec le 9/11, et c'est une belle déception pour moi. Certes, le milieu du livre présente joliment l'état d'esprit des newyorkais après l'événement, upper-class et sauveteurs. Le premier chapitre ayant trait avec la catastrophe est d'ailleurs magnifique, très simple, court et poignant : un homme couvert de poussière croisant une femme dans la rue, dialogue comme irréel et indicible. Hélas, cette justesse est bien diluée au long du livre. Tout d'abord, avec la réutilisation des personnages de Brightness Fall. Tout le début du livre apparaît sans élan, très artificiel, la réapparition paresseuse des personnages de 1987, avec une forte impression d'attente : vite, que les avions percutent les tours, qu'il se passe enfin quelque chose ! Mais l'état de grâce littéraire post 9/11 ne dure qu'une demi-douzaine de chapitre, l'histoire évoluant sans génie vers une histoire d'adultère, d'adolescente riche et droguée. Les moins sévères y verront l'illustration d'une perte de repères et de la tentation conservatrice. Mais on peut surtout y voir un déboussolement de l'auteur, incapable de vraiment renouveler ses thèmes et sa forme, replongeant dans des terres qu'il connaît. Le grand livre sur le 9/11 est ailleurs.

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