7 février 2009

Le dernier homme sur Terre se promène en racontant les légendes anciennes

Le dernier monde
de Céline Minard (1997)

Imaginons que toute l'humanité disparaisse soudain, en quelques minutes, sans violence ? Pschit ! Imaginons qu'un astronaute survive depuis sa station spatiale ? Argument simple, un poil schématique, mais Céline Minard explore toutes les possibilités de ce postulat, lançant son survivant dans un périple sans fin autour du monde. Découvrir, collecter les restes des civilisations, ranger la terre : voyager pour se chercher un sens, en condamné à la solitude à vie, et cette quête de sens implique un profond travail sur la langue et le récit, comme si seule la littérature permettait la survie. Les personnages imaginaires croisent alors les bribes sans fin de légendes perdues ou les épopées improbables et gigantesques de l'astronaute solitaire. On se perd souvent dans les fils de ce mélange étrange et dense, mais de magnifiques trouvailles surgissent souvent, construisant un édifice littéraire singulier capable de scènes précieuses. La plus saisissante restant le visionnage par l'astronaute des vidéos de surveillance d'un maul ayant capté la soudaine disparition humaine : séquence vertigineuse où l'absurde tragique se voit capté dans de banal rayons et quelques mauvais écran. Avec de tels éclairs, il est tentant de suivre les futures évolutions de cette Céline Minard bien originale !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire