Pavement concert at Osheaga Festival, July 31st 2010
It's Labatt. No problem.
Stephen Malkmus s'essuie encore avec une deuxième serviette éponge, mais il continue de faire des blagues. Il vient de recevoir une bière sur la tête en plein milieu d'un morceau, comme en atteste le précieux document Youtube ci-dessous. Il a sursauté, grimacé sur le moment, mais continué à jouer. A la fin du morceau, un des musiciens a regretté que de la bière ait atterri sur autant de pédales d'effets ; puis après un temps, a ajouté : "et aussi sur le chanteur".
Voici Pavement en tournée de reformation après 10 ans d'arrêt, cool et tranquille, de bonne humeur. "We're Pavement again", répèteront-ils à plusieurs occasion durant le concert ; pour meubler, certainement, mais aussi parce qu'ils sont contents d'être là, et qu'ils aiment partager leur joie. Impression bien différente de celle laissée par les Pixies reformés au festival Rock en Seine en 2005 : enchaînant les tubes pieds au plancher, sans un mot, car sans aucune ambiance de groupe. "Alors, c'est ça, les Pixies ?" nous étions-nous dit avec un ami...
Mais Pavement est tellement plus décontracté & fun. L'épisode du jet de Labatt est vite oublié ("qui a fait cela ?" et une soixantaine de doigts se sont pointés vers le coupable à 5 m de la scène, sur la droite), et le bonheur Pavement s'est déversé ravi sur le peuple d'Osheaga. Les blagues n'ont pas manqué, bien sûr, comme ces allusions de Stephen Malkmus à la saison de football canadien et aux Alouettes de Montréal. Mais c'est surtout l'enchaînement de tubes qui saute aussitôt aux oreilles : quel répertoire ! Rien que de jolies chansons !
De jolies chansons livrées avec une décontraction impressionnante et communicative, tous contents d'être là et de partager ce joli moment de musique. Les titres pourraient certainement être plus enchaînés pour plus d'efficacité, ou quelques faux départs évités, comme lorsque Bob Nostanovich demande l'arrêt d'une intro parce qu'il trifouille encore sa batterie. Mais c'est là l'essence de Pavement, comme l'explique parfaitement une récente colonne de Pitchfork : des titres accrocheurs, mais surtout une magnifique attitude de désinvolture, d'humour, de légèreté, de déconnade. Des compositions magnifiques comme offerte par un vieux pote de lycée, comme ça, un peu dingue, qui peut enchaîner de jolies accords de guitare puis crier comme un punk de 1976.
Et l'héritage laissé par Pavement est impressionnant. Ils n'ont pas vendu beaucoup de disques pendant les années 90, mais tout autour de moi, la moitié du public reprend les paroles en coeur. Pas besoin de grands effets pour être une sorte d'icône, voilà la leçon de rock indie présentée par ces vétérans modestes et fun.
Jet de bière visible autour de la 15ème seconde...
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