14 juin 2009

Des légendes de la country canadienne dans un festival de quartier

Prairie Oyster at West Fest
13/06/2009 - Westboro, Ottawa

Richmond Street est coupée à la circulation et les barbecues grésillent sur les trottoirs entre quelques musiciens éparpillés ou des séances de cinéma gratuites du "Best date movie". Le Westboro organise son festival pendant trop jour, Richmond la commerçante s'offre aux piétons et aux activités sous le ciel bleu tout juste arrivé à Ottawa. L'été semble maintenant un peu plus proche, les shorts & T-shirts sourient dans les rues.

Plaisir de déambuler un samedi soir au coeur de cette communauté, s'amuser à écouter deux adolescents jouant des percussions sur toute une batterie de casseroles et bidons, le soir approche mais les lunettes de soleil n'ont aucune envie de retourner dans leur étui durant cette promenade de blocs en blocs ; au bout de la section fermée à la circulation, un petit parc occupé par la scène principale, entourée de stands de ravitaillement. Cuisine jamaïquaine au curry, brownies & cookies, et les habituelles stands de hamburgers américains ; mais du fast-food politiquement correct : les doubles hamburgers en version "organic food" font face à d'étranges veggie dogs, saucisses végétariennes. Munis du carton contenant le steak de soja, on s'installe sur une petite bute, à l'écart de la pelouse centrale, surpeuplée de canadiens à chaises pliantes. Une rangée d'arbres masquent la vue mais la musique s'écoule en arrière-plan, bande son pour cette soirée propice au bavardage.

Ce samedi soir, au West Fest, c'est soirée country, et les guitares acoustiques nonchalantes se faufilent entre les branches, maniées par des groupes aux visages invisibles & anonymes, inconnus magnifiques. Entre deux groupes, les enceintes diffusent d'improbables meddleys, majoritairement électroniques, c'est samedi soir, tout de même. Comme c'est amusant de retrouver Rufus Wainwright bidouillé en version électro minimale par Supermayer, en plein coeur d'une soirée dédiée à la country.

Mais résonne finalement Ring of Fire de Johnny Cash : fini de rigoler, voici en effet les Prairie Oyster, têtes d'affiche de la soirée. Une immense institution de la country canadienne, plus de 30 ans de carrière au compteur et une ribambelle de singles classés à la première place des tops country. La troupe remplit la scène de ses 7 membres aux instruments variés, slide guitare, piano, trombone, violon, et une joli collection de guitares, bien sûr. Les vétérans offrent ici leur premier concert de l'année, et même si leur pic de gloire semble plutôt dater des années 80, leur musique est joliment interprétée et déchaîne un mignon enthousiasme du public. Les familles dansent et s'agitent sur les roulements de basse généreux, les morceaux s'étirent sur cinq, six minutes, réservant de plaisants solos de piano ou de guitare. Toute la communauté est aux anges ; seule cette paire de blondes cinquantenaires gardera peut-être une légère amertume à l'issue du concert : malgré d'incessantes tentatives et l'aide d'une ligne blanche tracée sur le bitume, elles ne sont jamais parvenues à retrouver les pas de danse de leur numéro favori.

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