14 janvier 2011

Deer-Ree-Shee, le bruit des Black Angels résonne longtemps



Deer-Ree-Shee 
by The Black Angels (2008)
Live in Paris at Canal Plus and at La Maroquinerie

J'ai découvert The Black Angels début 2008 par le précieux Podcast du service musique de Libération, Libélabo La Playlist. Un titre lent mais légèrement tonique, aux guitares atmosphériques, fortement planant, doucement atmosphérique, une écoute assez fascinante au milieu des rues industrielles de Duisburg. Peu de temps après, j'ai acheté leur deuxième album, Direction to See a Ghost, à la pochette criarde rouge et verte, très soleil de San Francisco en 68. De manière assez surprenante, c'est un album vers lequel je reviens régulièrement, dont certains titres m'ont accompagnés sur les trois dernières années ; une jolie durée de vie.

Le pouvoir séducteur des Black Angels n'est pourtant pas bien compliqué, un rock psychédélique vaguement anxieux, où les couches de guitares obscures se répètent. Ils n'ont pas choisi leur nom d'après le Velvet Underground pour rien, l'influence est assumée. Mais on connaît le pouvoir de tels diamants noirs, de sons drogués et paranoïaques, que ce soit par le Velvet, les Black Angels ou les silhouettes fines et tordues des Jesus and Mary Chain. Un sorte de hurlement contenu à mi-voix, le bourdonnement du matin dans des draps bizarres et brouillés, le spleen des soirées un peu longues sur des canapés défoncés, la grisaille qui ricane quand le bus de fin de journée arrive un peu chargé. Des atmosphères clair-obscure, des entre-deux, une certaine urbanité métallique au crissement en sourdine, aux petites rugosité ; on n'y pense pas forcément, on peut même ne pas être convaincu du tout par cette anxiété, ce spleen de bruit blanc ; mais il reste fascinant à observer et écouter à intervalles réguliers.

Je serais très curieux de voir les Black Angels en concert. J'avais été agréablement surpris de les découvrir dans la programmation 2010 du mastodonte parisien Rock en Seine ; mais pas facile pour moi d'y aller depuis Ottawa... Je vais continuer à chercher une occasion. Mais ces deux versions live parisiennenes du superbe Deer-Ree-Shee confirme que l'effort en vaudra la chandelle - une aux effets visuels surproduits dans les studios de Canal Plus, l'autre en caméra fixe backstage à la Maroquinerie, et deux intensités similairement impressionnantes.






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