28 octobre 2010

Easy A, not as clever as it pretends to be, but with some funny bits

Easy A 
by Will Gluck, with Emma Stone, Thomas Haden Church, Patricia Clarkson, Lisa Kudrow (2010)
sortie francaise prevue pour le 5 janvier 2011

Olive est une fille normale du lycee, ni populaire, ni nerd, juste middle of the road ; celle que l'on oublie, le gros du peloton. Mais un petit mensonge la propulseau coeur de toutes les conversations, et quel autre sujet pourrait exciter les hordes ado americaines que le sexe : oui, ca y est, Olive a couche avec un garcon. ; ri en qu'une excuse pour eviter un eviter un week-end rasoir avec une copine. Pourtant, voici maintenant que les regards se retournent sur elle, une vraie fille, une vraie. Mais les choses prennent une tournure plus profonde quand une pousse l'aventure un peu plus loin pour aider la reputation d'un ami gay : oui, elle a couche avec lui aussi. Puis avec lui,, puis avec lui, et avec lui pour de l'argent... Les rumeurs ne vont donc pas s'arreter.

Easy A, nouvelle comédie américaine de lycée, tente de jouer avec le nœud de toutes les comédies US adolescentes, la perte de virginité. De John Hughes a Judd Appatow en passant par American Pie, c'est le noeud principal des intrigues, le moteur de l'action : le moment ou le heros va l'avoir fait ; un des grands mythes de la societe americaine, tiraille entre son hedonisme sensuel de facade et son puritanisme, le bimbos en bikini de la tele et la bible belt qui a elu deux fois Georges Bush. Le programme semble prometteur ici, plus malin, puisque la fameuse perte est posee comme point de depart, montee en rumeur, et regardons ce qui va advenir. Autre gros morceau de la culture US, le mensonge (n'est-ce pas Bill Clinton ?), et toutes les tribus du campus sont la, les nerds, la meilleure copine, le prof de lettres, et surtout, les gamines ultra religieuses, une bonne idee du film. Et pas de mystere : tout le monde est choque...

Le programme s'annonce donc malin, les dialogues souvent spirituel, et le tout saupoudre d'un peu de distance intelligente. John Hughes est ouvertement cite sous forme d'extraits en plein film, et l'intrigue inspiree de "The Scarlett Letter", classique US de 1850 contant la disgrace d'une femme adultere, onligee de porter un large A rouge sur ses habits. Ce que s'empresse de faire Olive, par defi, puisque c'est justement le livre etudie en cours de lettres.

Helas, tout cet assemblage malin laisse un peu sur sa faim. La montee du film est assez distrayante, et edifiante, sentir le dechainement de la desapprobation, gonflant instantannement a coups de SMS pianoter sans attendre. L'escalade est belle, le gout du defi d'Olive, son sens de la repartie - en bon personnage principal adolescent toujours si spirituel. Mais le desarroi qu'elle decouvre quand les choses evhappent a son controle ne mene pas a grand chose. Le denouement du film se veut doucement multiple, entre revelation (puissance de la verite), coincidences, et le grand amour qui-arrive-finalement-en-faisant-semblant-de-ne-pas-être-dupe-des-happy-ends-mais-qui-arrive-tout-de-même. Le film souffre en fait du manque d'epaisseur de ses personnages, hors Olive ; dispersion facon campus, bien sur, facon microcosme, mais aucun, aucun n'offre de vrai contre-point, de vrai assise pour aider l'histoire a sortir du cadre "aventure solitaire de la fille". Le prof de lettres ou les confessions de la mere ne pesent pas vraiment lourd...

Le film n'est donc pas aussi malin qu'il veut s'en convaincre, et le projet ne prend donc pas complètement, malgré les bonnes idées. La stylisation du microcosme lycéen n'est pas aussi poussée que dans les superbes Brick ou Virgin Suicide ; tentative inachevée, surtout quand on voit le joli casting pour les "adultes". Mais il offre tout de même de très jolis moments, de grands éclats de rire, avec un couple de parents terriblement déluré, des phrases parfois cassantes, et quelques jolis moments dans le gymnase du lycée. Voir les groupes de pressions chrétiens changer la mascotte du lycée reste un immense éclat de rire : le Blue Devil bondissant et lo-fi devient un Woodchopper en peluche façon Disney, bouffi et mou, et c'est hilarant, un modeste résumé de certaines tensions dans la societe US.


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