3 avril 2010

Une Alice catastrophique

Alice in Wonderland
by Tim Burton (2010)

Je n'attendais pas grand chose de l'Alice de Tim Burton, les images aperçues ici ou là semblaient un peu moche, étranges sans promettre une vraie relecture d'Alice. Pourtant, j'ai été déçu : tant de vacuité, presque rien ne fonctionne. Les comédiens n'existent pas, noyées dans les effets numériques et le maquillage, le rythme est absent, les blagues peu drôles, les scènes d'action semblent déplacées, et pour la plupart, ratées. Reste l'esthétisme bastringue léché, le vague féminisme de l'histoire, présenté peu subtilement, la tentative post-moderne de tirer Alice vers la fantasy.

Quelle catastrophe, quel bâillement.

Dans son essai "L'art invisible", Scott McLoud décrit six étapes dans la création, partant de l'idée au coeur à la concrétisation en surface, passant par différentes marches de structures & contenu. Certains dessinateurs savent reproduire parfaitement les dessins de comics, mais ils ne savent pas créer de bonne BD ; il leur manque le rythme, la narration, le contenu, et l'interrogation : "pourquoi ai-je envie de faire cela ? qu'est-ce que je cherche à dire ?". Peut-être Disney a-t-il imposée de fortes contraintes à ce nouvel Alice, qui sait ? Mais Tim Burton semble surtout un grand technicien de coquille creuse, qui ne sait plus pourquoi il manie ses obsessions visuelles, ni pourquoi il veut les partager avec le public.

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