by Javier Marias (1971)
Soirée en ville, bonne société du XIXème sicèle, on parle d'un auteur vaguement connu, se retirant mystérieusement à moins de 40 ans, vivant alors isolé. Un des convives possède justement une biographie de cet auteur, non publiée encore, mais un livre magnifique, certainement un chef d'oeuvre en devenir - intitulé Voyage along the Horozon. Si certains sont intéressés, il se fera un plaisir de leur lire le manuscrit.
C'est ainsi que début ce récit gigogne de Javier Marias, histoire citant un livre, où apparaissent alors des lettres, des anecdotes racontées par des personnages ; un paquet Flodor de fiction en fractale : zoomez un peu, vous découvrirez un nouveau degré de récit dans les plus petites échelles. On a droit ainsi à l'enlèvement d'un pianiste de renom, une expédition polaire réunissant des hommes de lettres, un duel au pistolet, un pirate américain magouillant en Chine, des milliardaire cherchant à acheter une île - sans parler de cet auteur obsédé par l'histoire de l'enlèvement, dont il cherche à élucider les détails cachés !
Javier Marias se laisse emporté dans cette parodie gigogne des romans anglo-saxons du XIXème siècle, lançant une piste sur quelques pages pour décrire ensuite une biographie presque intégrale sur un long chapitre. La parodie se prolonge jusque dans le style, 3ème personne distanciée, presque flegmatique, le langage soutenu des dialogue : Javier Marias n'a pas traduit Conrad pour rien.
Hélas, ce n'est pas vraiment un tourbillon narratif qui prend le lecteur mais un sorte d'ennui. Le rythme de ce livre de jeunesse ne semble pas vraiment maîtrisé, étonnamment lent, ne provoquant plus l'ivresse de l'auteur que celle du lecteur. Peut-être mon manque d'attirance pour les livres d'aventure du XIXème explique en partie mon ennui poli. Mais ce livre ne possède pas la finesse du portrait qui m'avait séduit dans Un Homme Sentimental du même auteur...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire