13 septembre 2009

Coppola en joyeux artisan de cinéma

Tetro
by Francis Ford Coppola, with Vincent Gallo (2009)

Bennie retrouve son frère Angelo dans un port d'Amérique du Sud. Angie lui avait promis qu'il reviendrait le chercher, qu'il ne l'abandonnerait pas, et puis, bien sûr. Mais peut-on parler de retrouvailles ? Angelo s'appelle maintenant Tetro.

Coppola présentant une histoire de famille et de rivalité, le voici retrouvant un thème cher, pourrait-on dire. Presque autobiographique, peut-être, même : le père proclame qu'il ne peut y avoir qu'un seul génie dans la famille et le spectateur sourit ; dans un film réalisé par le père de Sofia et Roman... Une histoire de clan et de patriarche, donc, une histoire un peu biscornue, tissés de falshbacks oniriques présentés dans une couleur de Super 8. Le père et les fils, les secrets, rien de bien nouveau, et le scénario ne fait pas grand chose pour se rendre aimable, par quelques rebondissements épais, quelques idées surlignées, une perte de rythme sur la fin.

Coppola semble prendre plaisir à bidouiller sa petite histoire et à manipuler les personnages, ainsi qu'à glisser des marottes personnelles, scènes de théâtre et de danse symbolique, extraits de films expressionnistes. Parfois, tout ce bricolage cela n'est pas très clair, ou au contraire, semble offrir un symbolisme trop évident et superficiel.

Mais qu'importe ce mélange étrange car des plans magnifiques s'affichent à l'écran, jolis cadres au noir et blanc fin, jeu de miroirs, d'ombres et de lumières au milieu desquels flotte la présence sourde et forte de Vincent Gallo. Un superbe artisanat de l'image où le sens devient presque accessoire, en fait : on pourrait certainement analyser les tourments d'un écrivain qui écrit ses manuscrits à l'envers, ou se plaindre d'une telle idée d'adolescent ; l'idée génère un plaisir esthétique simple sur l'écran, le jeu d'un miroir par dessus des lettres maladroites à l'encre noir.


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