Babylon, Ottawa - May, 4th 2010
Deux batteries sur scène, de profil par rapport au public, le guitariste et le bassiste placés derrière toutes ces percussions. Caribou est un groupe de rythme, pour sûr, et le Babylon d'Ottawa réagit intensément à chaque morceau, souvent longuement étirés, des atmosphères pleines de battements. Le public apprécie.
Il faut dire que les présents font un peu figure de privilégiés. Les préventes avaient toutes été vendues les jours précédant le concert, une queue d'environ quatre-vingt personnes attendait depuis 19h30 devant le bar - pour une ouverture des portes prévues à 21h. Une petite dizaine réussiront finalement à entrer, pas plus, et encore, certainement parce que la jauge officielle de la salle n'a pas été très respectée...
Une foule de privilégiés, mais une foule courageuse également : Caribou n'apparaît sur scène qu'à 23h30, quel horaire étrange pour un concert en début de semaine ! Horaire choisi pour obtenir des spectateurs plus hypnotisables ?
Dan Snaith, la tête pensante, officie sur la batterie de gauche, côté jardin ; petit kit, mais il se charge aussi de claviers, de divers gri-gri, manie les effets et les boucles électroniques ; il officie en chef d'orchestre, donnant le signal à ses partenaires en plein morceau, d'un mouvement de son regard bleu. Dan Snaith n'est pas docteur en mathématique pour rien : les morceaux sont construits, délicatement variés, jouant de sonorités fines et de rythmes entremêlés. Les 3 autres musiciens sont eux aussi impressionnants, guitaristes et bassistes en arrière-plan torturant les cordes, et surtout, le batteur à plein temps, côté cour. Une énergie magnifique, jonglant entre caisse claire et cymbales, le geste souple, le sourire concentré, un bonheur musical doublé d'un plaisir visuel : quel joli spectacle que ce batteur livrant ses secrets à 30 cm du bord de scène.
Ces énergies rythmiques tissent un lien ravissant entre les différents styles abordés par Caribou au gré de ses différents albums. La fine pop psychédélique d'Andorra s'enchaîne parfaitement avec les morceaux plus krautrock des débuts, et même avec le disco vaguement mélancolique du dernier Swim, comme sur le single Odessa ; variations & facettes d'un même fil musical, assembler, ajuster, laisser couler. Que ce duels de batteries sont agréables !
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